
Symphonie, 1944
made in 1944
Lot offered for sale by BYDealers, Montréal at the auction event "BYDealers – Art canadien important / Important Canadian Art" held on Sun, Nov 19, 2023.
Lot 35
Lot 35
Estimate: CAD $500,000 - $700,000
Realised: CAD $480,000
Realised: CAD $480,000
Lot description - from the online catalogue*
Techniques/Medium
Huile sur toile / Oil on canvas
Dimensions
129,5 x 161,9 cm / 51 x 63 ¾ in
Signatures
signée au bas à droite; signée sur le châssis / signed lower right; signed on stretcher
Provenances
Collection Louise et Bernard Lamarre, Montréal
Collection Andrée et Maurice Corbeil, Montréal
Bibliographie sélective / Selected Literature
BIRON, Normand. « Les dessins de Pellan », Vie des arts, vol. 25, n o 102 (printemps 1981), p. 39-41.
GRANDBOIS, Alain. « Au-delà ces grandes étoiles… », Poèmes, Montréal, L’Hexagone, 1963, p. 17-20.
GRANDBOIS, Alain. Les îles de la nuit, Montréal, Parizeau, 1944. Cette édition est ornée de cinq dessins originaux de Pellan, dont L’heure de plomb. / This edition is augmented by five original drawings by Pellan, including L’heure de plomb.
GREENBERG, Reesa. Les dessins d’Alfred Pellan, Ottawa, Galerie nationale du Canada et Musées nationaux du Canada, 1980. Le dessin L’heure de plomb (1944), qui a inspiré l’huile sur toile Symphonie, est reproduit en noir et blanc à la page 76 (fig. n o 47). / The drawing L’heure de plomb, which inspired the oil on canvas Symphonie, is reproduced in black and white on page 76 (fig. no. 47).
LEFEBVRE, Germain, et André MARCHAND. Pellan, Montréal, Musée des beaux-arts de Montréal, et Québec, Musée du Québec, 1972. Œuvre reproduite en noir et blanc à la page 95 (fig. n o 69). / Work reproduced in black and white on page 95 (fig. no. 69).
LEFEBVRE, Germain. Pellan, Montréal, L’Homme, 1973. Œuvre reproduite en couleurs à la page 32. Mention de l’œuvre à la page 149. / Work reproduced in colour on page 32. Work is mentioned on page 149.
LEFEBVRE, Germain. Pellan : Sa vie, son art, son temps, La Prairie, Marcel Broquet, 1986. Mention de l’œuvre à la page 182. / Work is mentioned on page 182.
MARTIN, Michel, et Sandra GRANT MARCHAND. Alfred Pellan, catalogue d’exposition, Québec, Musée du Québec, et Montréal, Musée d’art contemporain de Montréal, 1993. Œuvre reproduite en couleurs à la page 101 (fig. n o 52). Bibliographie exhaustive sur l’œuvre à la page 264. / Work reproduced in colour on page 101 (fig. no. 52). Contains a complete bibliography of the work on page 264.
ROBERT, Guy. Pellan : Sa vie et son œuvre / Pellan: His Life and His Work, Montréal, Centre de psychologie et de pédagogie (Artistes canadiens), 1963. Œuvre reproduite en noir et blanc à la page 80 (fig. n o 226). Le dessin L’heure de plomb est reproduit en noir et blanc à la page 80 et en couleurs à la page 101 (fig. n o 200). / Work reproduced in black and white on page 80 (fig. no. 226). The drawing L’heure de plomb is reproduced in black and white on page 80 and in colour on page 101 (fig. no. 200).
Expositions/Exhibitions
Alfred Pellan : Le grand atelier, Musée national des beaux-arts du Québec, Québec, du 13 juin au 15 septembre 2013
Alfred Pellan : Une rétrospective, Musée d’art contemporain de Montréal, Montréal, du 17 juin au 26 septembre 1993; Musée du Québec, Québec, du 13 octobre 1993 au 30 janvier 1994; London Regional Art and Historical Museums, London, du 7 mai au 3 juillet 1994; Beaverbrook Art Gallery, Frederiction, du 1 er au 30 octobre 1994; Winnipeg Art Gallery, Winnipeg, du 25 février au 30 avril 1995 (n o de cat. : 52)
Pellan, Musée du Québec, Québec, du 7 septembre au 8 octobre 1972; Musée des beaux-arts de Montréal, Montréal, du 20 octobre au 26 novembre 1972; Galerie nationale du Canada, Ottawa, du 7 décembre 1972 au 8 janvier 1973 (n o de cat. :69)
Peintres du Québec : Collection Maurice et Andrée Corbeil, Musée des beaux-arts de Montréal, Montréal, du 30 mars au 29 avril 1973; Galerie nationale du Canada, Ottawa, du 11 mai au 10 juin 1973 (n o de cat. : 76)
Alfred Pellan, Winnipeg Art Gallery, Winnipeg, du 4 au 28 avril 1968 (n o de cat. : 9)
Canadian Paintings: 1939-1963, exposition organisée par la Galerie nationale du Canada et présentée à la Tate Gallery, Londres, du 7 février au 22 mars 1964 (n o de cat. : 39)
Alfred Pellan, Galerie nationale du Canada, Ottawa, du 13 octobre au 6 novembre 1960; Musée des beaux-arts de Montréal, Montréal; Art Gallery of Ontario, Toronto, (n o de cat. : 22)
Pellan (rétrospective), Hôtel de Ville de Montréal, du 6 au 30 novembre 1956 (n o de cat. : 226)
D’une éblouissante virtuosité, le tableau Symphonie d’Alfred Pellan se lit comme une partition musicale, suivant le rythme de la nature qui s’éveille au chant des oiseaux et au bourdonnement des insectes. Un soleil schématisé se lève sur la ville, qui baigne dans une lumière d’aurore, et illumine le toit des maisons, les routes sinueuses et les champs vallonnés : chaque élément visuel trouve son accord mélodique, comme dans un grand concert en plein air. Dans la partie supérieure droite de la toile, une femme endormie nous entraîne dans son rêve acoustique fait d’arabesques, de trains d’ondes et de notes musicales. La cadence des traits dessinés rehaussés de couleurs primaires traduit parfaitement la vision concertante de Pellan, où tout un monde polyphonique se métamorphose sous nos yeux. Exécutée avec finesse dans un style empreint des influences européennes modernistes chères au peintre, Symphonie est en quelque sorte l’aboutissement des recherches plastiques de l’artiste pendant ses séjours à Paris, dans un contexte de grand tumulte mondial. En dépit de la guerre, qui le contraint à revenir au Québec en 1940, Pellan se sent poussé par un vent de fraîcheur et de modernité.
En 1941, le peintre quitte l’atelier de la rue Sainte-Famille qu’il partage avec Philip Surrey et s’installe au 3714, rue Jeanne-Mance, près de l’École des beaux-arts de Montréal, où il obtient, deux ans plus tard, un poste de professeur dans lequel il s’épanouit pleinement. Durant cette période, sa carrière artistique prend son envol : il expose notamment à la Galerie municipale du Palais Montcalm (Québec), à la Galerie nationale du Canada (aujourd’hui le Musée des beaux-arts du Canada, à Ottawa) ainsi qu’à l’Art Association of Montréal (ancêtre du Musée des beaux-arts de Montréal); ses œuvres circulent à Toronto, à Boston et à New York, puis en Floride et au Connecticut; une première monographie est consacrée à son œuvre. À l’instar d’autres artistes, Pellan se laisse gagner par l’effervescence du surréalisme que connaît alors Montréal : il est inspiré par l’érotisme d’André Masson et de Pablo Picasso, l’onirisme de Marc Chagall et les nus de Fernand Léger, sans compter l’abstraction ludique de Paul Klee et de Joan Miró. Ces influences se font d’abord sentir dans ses dessins, très éloquents à ce chapitre.
À quelques rares occasions, ses esquisses à l’encre, colorées plus tardivement, donnent lieu à certaines grandes huiles sur toile, comme c’est le cas pour Symphonie. Pellan réalise cinq dessins à l’encre pour le recueil de poésie Les îles de la nuit d’Alain Grandbois, dont L’heure de plomb (1944), qui constitue aussi le dessin préparatoire du présent tableau. Comme le fait remarquer l’historienne de l’art Reesa Greenberg, Pellan propose ici une superbe interprétation des vers du poème « Au-delà ces grandes étoiles… » : « Ta lèvre enchaîne la ceinture de l’aurore / Tu reposes et je suis envahi par le vide / Les fantômes mêmes me sont ravis. » Dans Symphonie, Pellan adapte son style au texte poétique, privilégiant un format horizontal, à l’image du vers le plus long. L’abondance de voyelles dans cet extrait se reflète dans la composition, laquelle se déroule comme du papier à musique en trois mouvements. « Les images, écrit Greenberg, sont exactement celles du texte polysémique, de grandes lèvres qui flottent dans la partie supérieure de la composition, et les longues courbes en forme de chaînes. » Au milieu des années 1940, Pellan consolide ses liens avec les cercles littéraires surréalistes de Montréal et multiplie les collaborations avec les poètes d’ici – pratique qui s’étend à d’autres artistes visuels à cette époque, par exemple Roland Giguère, Gabriel Filion et Jacques de Tonnancour. Ce dernier rédige par ailleurs le manifeste Prisme d’yeux, cosigné par 15 artistes, dont Pellan, qui se charge de le publier le 4 février 1948, soit quelques mois avant Refus global.
Le tableau Symphonie exemplifie l’esprit indépendant et l’originalité de Pellan, artiste inclassable qui a tracé sa propre voie parmi les courants artistiques dominants et s’est propulsé au sommet de la modernité, ici et ailleurs. (Annie Lafleur)
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Dazzling in its virtuosity, Alfred Pellan’s Symphonie reads like a musical score that follows nature’s rhythm as it awakens to the singing of birds and buzzing of insects. A schematized sun rises over a city bathed in the early light of dawn that illuminates the roofs of houses, winding roads, and rolling fields: each visual element finds its melodic chord, as if it were part of a large outdoor concert. In the upper right of the canvas, a sleeping woman draws us into her acoustic dream composed of arabesques, a sequence of waves, and musical notes. The cadence of drawn lines enhanced by primary colours perfectly translates Pellan’s vision of a concertante, in which an entire polyphonic world is transformed before our eyes. Finely executed in a style that reflects the European Modernist influences that were so dear to him, Symphonie is in some ways the culmination of the formal research he undertook during his sojourns in Paris, against a backdrop of tremendous global turmoil. Despite the war, which forced him to return to Québec in 1940, Pellan felt energized by the winds of change and modernity.
In 1941, Pellan left his studio on rue Sainte-Famille, which he shared with Philip Surrey, and moved into a space at 3714 rue Jeanne-Mance, near the École des beaux-arts de Montréal, where two years later he would be hired as a professor—a position that gave him great satisfaction. His art career took off during this period: notably, he exhibited at the Galerie municipale du Palais Montcalm (Québec City), the National Gallery of Canada (Ottawa), and the Art Association of Montreal (which later became the Montreal Museum of Fine Arts). His works travelled to Toronto, Boston, and New York, as well as Florida and Connecticut. A first monograph devoted to his work was also published. Like other artists, Pellan was seduced by the excitement around Surrealism that had taken over Montréal; he was inspired by André Masson’s and Pablo Picasso’s eroticism, Marc Chagall’s dream-like paintings, and Fernand Léger’s nudes, not to mention Paul Klee’s and Joan Miró’s playful abstractions. These influences first appeared in his drawings, which are quite eloquent in this regard.
On a few rare occasions, Pellan’s ink drawings, later coloured in, were precursors to large oil paintings, as is the case with Symphonie. He produced five ink drawings for a book of poems titled Les îles de la nuit, by Alain Grandbois, including L’heure de plomb (1944), which is also the preparatory drawing for this painting. As Reesa Greenberg points out, Pellan offers a superb interpretation of the poem "Au-delà ces grandes étoiles…": "Ta lèvre enchaîne la ceinture de l’aurore / Tu reposes et je suis envahi par le vide / Les fantômes mêmes me sont ravis." [1] In Symphonie, Pellan adapts his style to the poetry by using a horizontal format, matching the longest verse. The abundance of vowels in this excerpt is reflected in the composition, which unfolds like a symphony in three movements. "The images," Greenberg writes, "are exactly like those in the polysemic text, large lips that float in the upper portion of the composition, and long curves in the form of chains." In the mid-1940s, Pellan consolidated his ties with Montréal’s Surrealist literary circle and collaborated with several more local poets, as did other visual artists of that era, such as Roland Giguère, Gabriel Fillion, and Jacques de Tonnancour. In fact, de Tonnancour wrote the manifesto Prisme d’yeux, which was co-signed by 15 artists, including Pellan. It was published on February 4, 1948, a few months before the Refus global.
Symphonie exemplifies the originality and independent spirit of an unclassifiable artist who carved his own path through the dominant art trends of the period and propelled himself to the peak of modernity, both here and abroad.
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[1] "Your lips enchain the ring of dawn / You rest and I am engulfed by the void / The ghosts themselves are taken from me." (our translation)
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