Kezdi, 1968
made in 1968
Lot offered for sale by BYDealers, Montréal at the auction event "Art d’après-guerre & contemporain / Post-War & Contemporary Art" held on Sun, Nov 28, 2021.
Lot 14
Lot 14
Estimate: CAD $50,000 - $70,000
Realised: CAD $87,000
Realised: CAD $87,000
Lot description - from the online catalogue*
Techniques / Medium:
Détrempe à l'œuf sur panneau / Egg tempera on board
Dimensions:
80 x 80 cm / 31 ½ x 31 ½ in
Signature:
Signée au bas au milieu; signée, datée et titrée avec inscription « V-A-07-1968 » au dos / Signed lower middle; signed, dated and titled with inscription "V-A-07-1968" verso
Provenance:
Gallery Moos Ltd., Toronto
Succession de / Estate of Guy de Repentigny, Montréal
Bibliographie / Literature:
LEMOINE, Serge [dir.]. Vasarely : Hommage/Tribute, Cinisello Balsamo (Milan), Silvana Editoriale, 2013.
L’enjeu n’est plus le cœur, mais la rétine.
– Victor Vasarely
Durant les années 1960, Victor Vasarely, plasticien hongrois naturalisé français en 1961, connaît un véritable succès et jouit d’une reconnaissance internationale, comme en témoigne la multiplication des expositions consacrées à son œuvre ainsi qu’à l’art optico-cinétique en général. De façon plus significative, l’artiste triomphe après l’exposition historique The Responsive Eye, présentée au Museum of Modern Art, à New York, en 1965; on le surnomme désormais « le pape de l’Op ». La même année, il reçoit le prestigieux Grand Prix de la Biennale de São Paulo. À partir de 1963, et de façon plus marquée en 1966, Vasarely se réapproprie entièrement l’usage de la couleur, qui éclate littéralement dans son œuvre. Il fonde son utilisation sur un système de formes géométriques colorées en aplat, conçues comme des modules combinables à l’infini. Les unités picturales qui régissent ces tableaux forment un « alphabet plastique », mis au point et breveté par l’artiste même; elles sont constituées d’un simple carré coloré d’environ 10 centimètres sur 10 centimètres dans lequel est insérée une figure géométrique – carré, rectangle, triangle, cercle, ovale – d’une couleur différente et d’une plus petite taille. Ensuite, ces unités picturales obéissent à une palette de couleurs déterminée – jaune de chrome, vert émeraude, bleu ultramarin, violet de cobalt, rouge, gris – basée sur les contrastes entre le blanc et le noir, le positif et le négatif. Elles se prêtent donc à une infinité de déclinaisons et d’agencements. « Leur répartition fait alterner les chauds et les froids, les clairs et les sombres et provoque des ondes de surface. Vasarely multiplie les variations, recherche les contrastes, déforme la grille, retrouve le volume, joue de la perspective, creuse l’espace, ne craint pas le clair-obscur », écrit l’historien de l’art Serge Lemoine.
Le tableau Kezdi (1968) en est un exemple probant : ses éléments sont disposés dans une grille orthogonale rigoureuse, sorte de kaléidoscope composé de 361 modules carrés dans lesquels sont peints des cercles et des losanges de dimensions identiques, de l’extrémité du tableau jusqu’en son centre. On obtient ici la perspective recherchée – convexe et renflée –, grâce aux tonalités chromatiques allant de la plus claire à la plus foncée. Ce procédé vient concrétiser l’idéal de Vasarely d’un art accessible à tous, multiplié en sérigraphies et reproduit sur différents supports (toile, revêtement mural, tapisserie, etc.), à l’image du travail d’artistes Pop des années 1960 tels que Roy Lichtenstein et Andy Warhol. Un art que le critique d’art Michel Ragon qualifie de « polychromies multidimensionnelles » et dont la finalité repose sur l’œil actif de l’observateur.
De février à mai 2019, le Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou, à Paris, a consacré à Victor Vasarely une première grande rétrospective française qui réunissait plus de 300 œuvres, objets et documents de l’artiste. L’œuvre Arny (1967-1968), choisie pour la couverture de la monographie de l’exposition et les affiches promotionnelles, s’inscrit dans la même fournée que Kezdi; les deux œuvres arborent une palette de couleurs similaire ainsi qu’une composition en grille dans laquelle le carré et le cercle sont maîtres, se jouant du fond et de la forme, passant de l’un à l’autre sous des éclairages irréels.
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What is at stake is no longer the heart, but the retina.
– Victor Vasarely
During the 1960s, Victor Vasarely, a Hungarian artist naturalized French in 1961, enjoyed huge success and international recognition, as evinced by the many exhibitions devoted to his work and to optical-kinetic art in general. More significantly, Vasarely’s historic exhibition The Responsive Eye, presented at the Museum of Modern Art, New York, in 1965, was triumphant, earning him the moniker “the Pope of Op Art.” The same year, he received the prestigious Grand Prix at the São Paulo Bienniale. Starting in 1963, and more markedly in 1966, Vasarely wholly appropriated the use of colour, which literally exploded in his work. His approach was based on a system of solid-coloured geometric shapes conceived as modules that could be combined indefinitely. The pictorial units that govern these paintings form the “Plastic Alphabet,” developed and patented by Vasarely; they consist of a simple coloured square, about 10 centimetres by 10 centimetres, in which is inserted a smaller geometrical figure—square, rectangle, triangle, circle, oval—of a different colour. These pictorial units then follow a specific colour palette—chrome yellow, emerald green, ultramarine blue, cobalt violet, red, gray—based on contrasts between white and black, positive and negative, lending themselves to an infinite number of variations and arrangements. “Their allocation allows for hot and cold colors, light and dark to alternate, of, giving rise to the appearance of an undulating surface. Vasarely multiplied variations, sought out contrasts, distorted the grid, rediscovered volume, played with perspective, hollowed out space, and was not afraid to use chiaroscuro,” writes the art historian Serge Lemoine.
The painting Kezdi (1968) is a conclusive example: its elements are arranged in a rigorously orthogonal grid, a sort of kaleidoscope composed of 361 square modules in which are painted circles and losanges of equal dimensions, from the edges of the painting to the centre. The desired perspective—convex and bulging—is thus achieved thanks to chromatic hues that shift from brightest to darkest. The procedure materializes Vasarely’s ideal of an art accessible to all, multiplied through serigraphy and reproduced on various supports—canvas, covers, murals, tapestry, and so on—like the work of such Pop artists of the 1960s as Roy Lichtenstein and Andy Warhol. It is an art that art critic Michel Ragon called “multidimensional polychrome” and whose purpose relies on the active eye of the observer.
From February to May 2019, Centre Georges Pompidou, in Paris, dedicated a first major French retrospective to Vasarely that brought together more than 300 of his works, objects, and documents. Arny (1967–68), the work chosen for the cover of the exhibition monograph and promotional posters, is part of the same batch as Kezdi; the two works display a similar palette of colours as well as a grid composition governed by the square and the circle, playing with figure and ground, going from one to the other under unreal lighting.
Most realised prices include the Buyer's Premium of 18-25%, but not the HST/GST Tax.
(*) Text and/or Image might be subject matter of Copyright. Check with BYDealers auction house for permission to use.
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