Période supplémentaire, 1980

Provenance:
Succession de l'artiste / Estate of the artist

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Yves Laroche Galerie d'art, Montréal

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Collection particulière / Private collection, Montréal

Literature:
SAINT PIERRE, Marcel. Serge Lemoyne, Québec, Musée du Québec, 1988.
Notes:
La série Période supplémentaire (1980) de Serge Lemoyne marque la transition entre la décennie Bleu, blanc, rouge (1969-1979) et un corpus d’œuvres résolument tournées vers la figure géométrique, la matérialité et la thématique architecturale, « avec ses effets de façades obstruées ou de murailles cimentées, infranchissables », écrit Marcel Saint-Pierre. Ce nouveau corpus témoigne admirablement bien du virage esthétique qui s’opère, notamment par le traitement des surfaces, qui ouvre sur une nouvelle démarche proprement picturale. À ce sujet, on remarque, dans le présent tableau, des aspérités polychromes qui interrompent les vastes champs de couleur unie où le blanc et le bleu royal laissent poindre une forme de récit pictural sous leur empâtement. La figure du triangle, abondamment traitée dans l’œuvre de Lemoyne, regagne ici sa digne place en tenant tête à une forme beaucoup plus massive, tout arquée et tronquée, à sa gauche. La gestualité, un des nombreux acquis formels et expressifs de Lemoyne, se traduit ici par une peinture délicatement éclaboussée ou maçonnée à la spatule. Dans Période supplémentaire, le traitement de l’espace pictural, avec ses multiples découpes, angles, champs et cloisonnements, invite à établir une certaine parenté avec l’œuvre de l’artiste américain Richard Diebenkorn, en particulier la série Ocean Park. Le rapport entre la planéité et la linéarité donne lieu à un va-et-vient constant entre l’apport chromatique et la différence structurelle de chaque figure solidement campée. Pièce d’une superbe stature, Période supplémentaire donne le ton à une des décennies les plus abouties du peintre.

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Serge Lemoyne’s Période supplémentaire series (1980) marked the transition from the Bleu, blanc, rouge decade (1969–79) to a body of work decisively focused on the geometric figure, materiality, and the architectural theme, “with its effects of obstructed façades or cemented, impassable walls,” writes Marcel Saint-Pierre. This new corpus testifies beautifully to the aesthetic shift taking place, particularly with the surface treatment, which opened up a new, strictly pictorial approach. In this respect, in Période supplémentaire one notices rough, polychromatic textures that interrupt the vast expanses of flat colour, in which the white and royal blue hint at a pictorial narrative underlying their impasto. The figure of the triangle, extensively explored in Lemoyne’s work, regains its rightful place here, facing off against a much larger, arched and truncated form to its left. Gesture, one of Lemoyne’s many expressive and formal achievements, is rendered here with paint that is finely splashed or built up with a palette knife. In Période supplémentaire, the treatment of pictorial space, with its many sectioned surfaces, angles, fields, and containments, suggests a certain kinship with the work of American artist Richard Diebenkorn, particularly his Ocean Park series. The relationship between the planar and the linear gives rise to a constant to-and-fro between the chromatic value and the structural difference of each solidly positioned figure. A work of superb stature, Période supplémentaire set the tone for one of Lemoyne’s most accomplished decades.