Lise Gervais

BYDealers Auction House Biography and Notes

Au printemps 1972, Lise Gervais expose une nouvelle série de tableaux à la Galerie de Montréal. Le journaliste Jean-Louis Gauthier écrit, au sujet de ce corpus : « La couleur jaillit, éclate de mille feux d’artifice. Il se produit, plus ou moins au centre de chaque toile, un “événement.” Les couleurs tout à coup se détachent dans l’espace, explosent et s’émiettent. » Issue de cette fournée, le tableau Théroème à Plasticien fait trôner en son sommet, dans une masse immaculée, un petit carré noir qui n’est pas sans rappeler l’élément clé du tableau L’étoile noire (1957, collection du Musée des beaux-arts de Montréal) de Paul-Émile Borduas, considéré depuis longtemps comme son chef-d’œuvre. Au début des années 1960, Gervais s’était retrouvée au milieu du conflit qui opposait le camp des Automatistes à celui des Plasticiens. Comme plusieurs peintres d’alors, elle avait rejoint l’entourage de Borduas, puis était devenue une des figures marquantes du mouvement post-automatiste aux côtés de Rita Letendre et de Marcella Maltais, notamment. Le titre de l’œuvre Théroème à Plasticien, tout comme sa composition musclée, semble se vouloir une réplique aux enjeux qui avaient secoué les deux groupes. Les tonalités hautement contrastées s’offrent en combat aux coups de spatule, à la manière de l’huile sur toile L’adieu au cor (1972), présentée lors de la toute première vente des Enchères BYDealers le 6 novembre 2017.