Claude Tousignant

BYDealers Auction House Biography and Notes

À partir de 1988, Claude Tousignant délaisse la toile en faveur de l’aluminium comme support pour la plupart de ses tableaux, y compris le majestueux triptyque La mort de Borduas (1988), qui rend hommage au maître des Automatistes. Il entame également la série Écrans chromatiques, qui inclut la présente pièce, intitulée Écran chromatique et datée de 1990. Selon la thèse défendue par l’historien de l’art James D. Campbell, « sa décision d’utiliser l’aluminium plutôt que la toile provient de sa conviction que ce matériau lui permettra de rehausser le caractère objectal des tableaux. » Ce choix délibéré mettait ainsi fin à la série Polychrome, réalisée précédemment, et renforçait du même coup la planéité radicale de la surface peinte, incarnée par la mince feuille d’aluminium. Dans la présente œuvre, le carré lilas est encollé, puis légèrement surélevé sur un papier noir, ce qui accentue la pureté du champ chromatique uni, dépourvu d’inflexion et indépendant de l’espace environnant. Non seulement le carré joue le rôle d’un écran mat, mais il absorbe toute la lumière avec son pigment, comme si ce rayonnement provenait de l’œuvre elle-même. En 1989, au moment où Tousignant déploie la série Écrans chromatiques, il reçoit le prix Paul-Émile-Borduas, la plus haute distinction en arts visuels au Québec.